Le site des pianos Stephen Paulello
Ce projet ne pouvait pas se faire sur n’importe quel piano. Paul Loyonnet évoque dans ses écrits sa relation aux pianos qu’il a joués. Il a commencé sur un vieux piano Focké auquel succède un piano Kandowski pour enfin acquérir un premier piano à queue Érard à cordes parallèles pour lequel il
conservera un attachement particulier. Il jouera en concert de nombreux pianos : Steinway, Blüthner, Gaveau... Il aurait probablement été intéressé par l’aventure de Claire et Stephen Paulello dont les pianos voient le jour à l’orée des bois de Villethierry dans l’intimité de leur atelier-laboratoire-studio.
À l’opposé du piano industriel fabriqué en série selon des principes de charpente, de mécanique générale et d’acoustique issus du XIXe siècle, c’est un esprit de chercheurs qui anime Claire et Stephen Paulello dans l’élaboration de leurs pianos. Retrouver les secrets d’ateliers et soigner le choix de la matière première certes, mais surtout penser le piano autrement et le faire entrer dans une ère nouvelle pour offrir un horizon à l’écriture et l’interprétation, voilà leur démarche.
Claire et Stephen Paulello travaillent actuellement à la réalisation de deux nouveaux modèles demi queue et queue de concert à cordes parallèles obliques. Cette disposition permettra une claire stratification des plans sonores et une articulation souple des différents registres. Grâce à une structure vibrante repensée, chaque son est dessiné à la pointe sèche et la mise en espace des graves aux aiguës a lieu sans confusion ni perturbation. La table d’harmonie nervurée par un chevalet unique surmonté d’un système d’agrafes rayonne la sonorité d’un cordage également signé « Stephen Paulello ». Ce cordage est constitué de différentes sortes d’aciers revêtus de nickel ou d’or fin ainsi que de cordes de basses filées de fer doux nickelé. Le clavier s’étend dans l’aigu et le grave pour atteindre 97 et même 102 notes pour le piano de concert à cordes parallèles, couvrant ainsi tout l’ambitus envisageable pour un piano.
Daniel Gardiole a joué un SP287 de concert à cordes croisées, à Villethierry.