Bernard van den Sigtenhorst-Meyer a étudié au conservatoire de La Haye à Amsterdam de 1910 à 1912, la théorie musicale avec Daniel de Lange, le piano avec Jean-Baptiste Charles de Pauw et la composition avec Zweers Bernard.
En tant que compositeur, il développe son langage musical dans une direction à mi-chemin entre la fin du romantisme, l’impressionnisme, l’exotisme et la modernité. Ses inspirations sont souvent des images orientales (surtout après ses voyages en Extrême-Orient).
Après la guerre, il est devenu un membre actif de la Fédération néerlandaise des artistes professionnels. Il a enseigné le piano en cours privés, puis la composition au Conservatoire Royal de La Haye.
Extrait du livre: Paul Loyonnet, un pianiste et son
temps, Paris, Honoré Champion, 2003
…Après une causerie dans laquelle Edith et moi manifestâmes l’émotion que nous ressentions, étant donné notre position fervente à l’égard de Bouddha et de son enseignement. Sigtenhorst-Meyer et son ami nous parlèrent de leurs voyages en Extrême- Orient, d’où ils avaient rapporté leur belle statue. Sigtenhorst-Meyer nous joua, admirablement je dois dire, une suite de six pièces nommée Six vues sur le Fouzy-Yama opus 9, la grande montagne qui domine les paysages japonais. La délicatesse de l’écriture, sans être vraiment debussyste, se rapprochait cependant du même impressionnisme. Et d’ailleurs, plusieurs autres oeuvres de Sigtenhorst-Meyer, étaient manifestement inspirées des impressions visualisées et traduites en sons musicaux.
Une admiration réciproque, une sympathie engendrée par l’art ainsi qu’une certaine communauté d’idées orientales furent le point de départ d’une amitié qui dura quelques années.
Sigtenhorst-Meyer me fit envoyer, à mesure de leur parution, toutes ses oeuvres, et il me dédia sa Première sonate. J’en donnai la première audition ; il vint à Paris pour cette occasion. Après cela, il continua à m’envoyer ses oeuvres. Je jouai à Paris ses Six vues sur le Fouzy-Yama à l’occasion d’un récital que je donnai au bénéfice des victimes d’un énorme tremblement de terre au Japon. Les évènements me firent perdre de vue la Hollande et les nombreux amis que j’y comptais. Mon retour en Europe après la guerre de 1940 fut trop court pour que je puisse renouer avec ce pays où j’ai été pendant quelques années une célébrité. Mon nom est cité dans un ouvrage hollandais : Le Monde des pianistes ; il existe aussi un calendrier dont les feuilles portaient des portraits de musiciens avec une photo de moi…