Les oeuvres/The Musical Works
Monogatari - Fragments symphoniques pour orchestre, choeur mixte
et orgue- Roger Boutry
Yaïr BENAÏM, violon solo
Monogatari est le nom japonais pour un genre littéraire en forme de récit, allant du conte assez court jusqu’à la légende épique très étendue. En attribuant ce titre à ces fragments symphoniques, le compositeur français Roger BOUTRY évoque la vie d’un héros visionnaire.
Ces pages suggèrent les idées suivantes : Thème du héros - Thème romantique - Épisode du « problème à résoudre »… suivi d’un dialogue – Ténacité, envie de réussir – Réflexion intérieure – Le chaos, la guerre ! – Attente de l’avenir – Chant de paix – La route de l’espoir.
Monogatari a été créé au Japon en 2007, par l’orchestre symphonique du XXIe siècle du Kansai (Commanditaire de l’oeuvre) sous la direction de Roger BOUTRY.
Monogatari – Symphonic Fragments for Orchestra, Choir and Organ - Roger Boutry
Yair Benaim, violin solo
“Monogatari" is the Japanese name for a literary genre in narrative form, ranging from the relatively brief tale to the extensive epic legend. In choosing such a title for these symphonic fragments, the French composer Roger Boutry evokes the "life of an imaginary hero."
These musical pages suggest the following ideas in successive sections: The Hero’s Theme - Romantic Theme - Episode of "a problem to solve" ... followed by a dialogue - Tenacity, the will to succeed – Introspection and Reflection - Chaos, war! - Longing for the Future - Song of Peace - The Road of Hope.
Monogatari was premiered in Japan in 2007 by the Kansai Symphony Orchestra of the 21st Century (who commissioned the work) conducted by the composer, Roger Boutry.
Fanfare en hommage à André HONNORAT
Roger BOUTRY
Écrite début 2010 sur la proposition d’Adrian MCDONNELL à l’intention de l’Orchestre de la Cité Internationale, cette courte pièce rend un hommage éclatant à André HONNORAT, fondateur de la Cité internationale, dont nous marquons cette année les 60 ans de la disparition.
Cette fanfare est composée selon un procédé rendu célèbre par Jean-Sébastien BACH, il y a plusieurs siècles (mais utilisé par chaque génération depuis !) qui consiste à attribuer à chaque note d’une gamme une lettre de l’alphabet, et ensuite d’écrire le nom A-N-D-R-É-H-O-N-N-O-R-A-T et de composer la pièce avec la mélodie qui en résulte.
L’Orchestre de la Cité internationale remercie chaleureusement Roger BOUTRY pour cette composition.
Fanfare “Homage to Andre Honnorat” - Roger Boutry
Written at the suggestion of Adrian McDonnell in early 2010 for the Orchestre de la Cite Internationale, as its title suggests, this short piece marks a striking homage to Andre Honnorat, founder of Cite Internationale. The year 2010 marks the 60th anniversary of his death.
This fanfare is composed by a process made famous centuries ago by Johann Sebastian Bach (but used intermittently by every generation since then!), which consists of assigning to each note of the scale a letter of the alphabet, and then to write the name ANDRE HONNORAT with musical note, and compose the piece based on the resulting melody.
Roméo et Juliette - Ouverture Fantaisie
Piotr TCHAÏKOVSKI
L’ouverture fantaisie de Roméo et Juliette, pièce maîtresse du romantisme russe, connut plusieurs esquisses. Après une première version créée à Moscou le 4 mars 1870, puis une
seconde à Saint-Pétersbourg le 5 février 1872. C’est sur les conseils critiques de BALAKIREV que TCHAÏKOVSKI est amené à entreprendre sa troisième révision. Le fondateur du groupe des cinq avait lui-même suggéré des directives quant au plan de l’oeuvre et au caractère des thèmes ; il en sera le dédicataire. C’est dans cette dernière version définitive de 1870 que Roméo et Juliette est généralement jouée.
Cette ouverture fantaisie commence par le choral de Frère Laurent, choral qui est un compromis entre le style occidental et le style orthodoxe russe. Un accelerando prépare ensuite à la violence de la partie principale dont le premier thème court et abrupt est celui de la haine des Capulet et des Montaigu où l’on peut suivre le combat aux coups de cymbales évoquant l’entrechoquement des épées. L’amour de Roméo et Juliette prend place ensuite en deux parties distinctes : la passion puis la tendresse. Tous ces sentiments s’entremêleront dans le développement et la suite mettant en avant la virtuosité de l’orchestre, son intensité sonore et sa sensualité. L’oeuvre s’achève dans la douleur par un nouveau choral qui scelle la fin tragique des deux amants.
L’oeuvre fut un franc succès dès sa création et le compositeur lui-même, habituellement très critique vis à-vis de ses oeuvres, n’hésita pas à dire que c’était une de ses plus belles pages.
Romeo and Juliet Fantasy Overture - Tchaikovsky
One of the great masterpieces of Russian Romanticism, the Overture Fantasy Romeo and Juliet evolved through several sketches. After a first version, which premiered in Moscow March 4, 1870, and a second in St. Petersburg February 5, 1872, it was on the critical advice of Balakirev that Tchaikovsky undertook its third and definitive revision. Balakirev, founder of the Groupe de Cinq, had himself suggested guidelines as to the structure of the work and character themes, and became its dedicatee. This last version of 1870 is the one usually played.
This Fantasy Overture begins with the chorale of Friar Lawrence, which is a mixture of two styles: Western and Russian Orthodox. An accelerando then prepares the violence of the main section, of which the first theme is harsh and agitated - the hatred between the Montagues and the Capulets, where one can easily visualize the clashing swords represented by the repeated, irregular cymbal claps. The love of Romeo and Juliet is then symbolized with two distinct thematic aspects: passion and tenderness.
All these feelings are thematically interwoven in the development section, brilliantly highlighting the virtuosity of the orchestra, the sensuality of its sound and its expressive intensity. The work ends tragically with the return of Friar Lawrence’s chorale theme, which seals the fate of the two star-crossed lovers.
The work was a huge success right from the first and even Tchaikovsky himself, usually very critical of his own works, did not hesitate to say it was one of his finest pages.
Fanfare For The Common Man - Aaron Copland
La Fanfare for the common man est à l’origine une commande du chef d’orchestre Eugène GOSSENS, à la tête du Cincinnati orchestre de 1931 à 1946 et qui voulait une fanfare patriotique
pour valoriser les efforts et les sacrifices des citoyens ordinaires (non militaires) pour la guerre de 39-45. Le titre for the common man provient d’un discours prononcé le 8 mai 1942 par le vice-président des États-Unis de l’époque Henri WALLACE. Ce discours est devenu rapidement célèbre dans tout le pays.
Composée en 1942, la première exécution eut lieu le 12 mars 1943. La fanfare eut immédiatement un grand succès public. Cette sonnerie sera réutilisée par COPLAND lui-même dans sa troisième symphonie (1946).
The fanfare for the common man is originally a commission from conductor Eugene Goossens, the Music Director of the Cincinnati Symphony Orchestra from 1931 to 1946. He wanted a fanfare celebrate the patriotic efforts and sacrifices of ordinary people (non-military) during the Second World War. The title for the common man comes from a speech May 8, 1942 by Henry Wallace, Vice-President of the United States at the time. The speech quickly became famous throughout the country.
Composed in 1942, the Fanfare for the Common Man was first played on March 12, 1943. This striking piece was immediately very popular. The Fanfare was to be reused by Copland himself in his Third Symphony (1946).
Fanfare to precede the Peri - Paul Dukas
La Péri ou La Fleur d’Immortalité est un ballet en un tableau composé en 1911, dédié à la
ballerine Natalia TROUHANOVA et représenté pour la première fois le 22 avril 1912 au Théâtre du Châtelet, à Paris sur une chorégraphie d’Ivan CLUSTINE. L’histoire est celle d’un homme,
ISKENDER, recherchant l’immortalité et qui rencontre une Péri.
Le ballet est précédé d’une fanfare pour les cuivres constituée de 3 trompettes, 4 cors, 3 trombones et un tuba. La Péri est la dernière partition publiée de DUKAS. Bien qu’elle soit beaucoup moins connue que L’Apprenti sorcier, elle est considérée comme beaucoup plus mûre et sophistiquée que toutes ses autres oeuvres.
The Peri, or The Flower of Immortality, is a ballet in one tableau composed in 1911, dedicated to the ballerina Natalia Trouhanova and presented for the first time April 22, 1912 at the Theatre du Chatelet in Paris with choreography by Ivan Clustine. The story is that of a man, Iskender, seeking immortality, and who encounters a Peri.
The ballet is preceded by a fanfare for brass consisting of three trumpets, four horns, three trombones and a tuba. The Peri is the final published score of Dukas. Although much less known than The Sorcerer's Apprentice, it is considered the most sophisticated and mature of all his works.
Les Tableaux d’une exposition
Modest MOUSSORGSKI Arr. Maurice RAVEL
Jocelyn MATHEVET, trompette solo
Jean-François BEAQUART, saxophone solo
Sébastien Otto, tuba solo
Pour honorer la disparition de l’architecte Victor HARTMANN en 1873, ami du compositeur et plus globalement du Groupe des Cinq, une exposition de ses dessins et maquettes fut organisée au début de l’année 1874. MOUSSORGSKI de son côté, écrivit une partition pour piano en juillet de la même année.
Entre promenades et tableaux musicaux, le musicien fait oeuvre de mémoire, d’autobiographie, non dénuée d’une certaine autodérision, d’autant que chaque scène musicale est l’expression d’un fantasme personnel, l’image d’une recréation totalement subjective.
Les Tableaux d’une exposition est sans conteste son oeuvre la plus orchestrée. Mais l’orchestration de Maurice RAVEL, réalisée en 1922 à la demande du chef d’orchestre Serge KOUSSEVITZKY, demeure la lecture la plus souvent retenue au concert, tant elle est une démonstration virtuose d’un maître du colorisme qui regorge de subtilités en parfaite affinité avec le génie de MOUSSORGSKI.
Après la première Promenade introduite par la trompette, surgit le portrait grimaçant et même démoniaque du Gnomus, avec ses convulsions, ses hurlements et ses claudications (dans ce tableau, HARTMANN présentait une ébauche de Casse-Noisette auquel il avait donné la forme d’un Gnome).
Une deuxième Promenade, au ton plus doux, conduite par le cor mène aux portes du Vecchio Castello dont le thème nostalgique et élégiaque est chanté au basson puis au saxophone.
Une troisième Promenade, plus éclatante, introduit les Tuileries parisiennes où jouent de jeunes enfants. MOUSSORGSKI écrit l’une des partitions les plus oniriques sur le thème de l’enfance, de la légèreté, et de l’insouciance. Aucune transition pour Bydlo, ce chariot polonais tiré par des boeufs dont le basson, le tuba et les cordes évoquent le pas lent et grave.
Une quatrième version de la Promenade, mais cette fois, dans le registre aigu des bois puis des cordes annonce le Ballet des poussins dans leurs coques, sommet musical humoristique.
Sur une mélodie juive, MOUSSORGSKI aborde ensuite le double portrait de Samuel Goldenberg et Schuyle. Fondé sur deux tableaux de Victor HARTMANN, l’un est riche et arrogant, l’autre pathétique avec des notes répétées, plaintives et importunes... le plus argenté prend congé brutalement du second.
Ensuite, s’ouvre le Marché de Limoges, fresque foisonnante où se presse une foule sonore et bigarrée.
Un trait précipité de tout l’orchestre plonge brusquement dans le gouffre lugubre des Catacombes que les cuivres font résonner avant d’entonner le nouveau chant de la promenade à travers ces souterrains dans Cum mortuis in lingua mortua.
Le délire de MOUSSORGSKI atteint un nouveau sommet avec la Cabane sur des pattes de poule, qui abrite l’antre de la sorcière Baba Yaga.
Enfin, le final explose entre grandeur et festival éruptif dans La Grande Porte de Kiev. Le plan fut commandé en 1866 mais n’a jamais été construit. HARTMANN avait conçu cette porte en style russe ancien, avec une coupole à laquelle il avait donné la forme d’un casque de guerre slave.
Le souvenir mélodique de la promenade ressuscite sous une forme épique et grandiose avant de conclure par un immense carillonnement de l’orchestre.
Pictures at an Exhibition - Modest Mussorgsky / Arr. Ravel
In 1873, in honor the death of the architect Victor Hartmann, friend of the composer, as well of the Groupe de Cinq, an exhibition of his drawings and models was organized in early 1874. Mussorgsky wrote Pictures at an Exhibition as a piano score in July of that year commemorating this exposition in honor of his late friend.
Combining “promenades” - brief walks which take the visitor from picture to picture within the exposition - and the musical depictions inspired by the pictures themselves, the composer uses elements of memory, autobiography, and a certain self-mockery. Especially since each scene is the musical expression of a personal fantasy, recreating a totally subjective musical version of the original image.
Pictures at an Exhibition is undoubtedly the most orchestrated of works originally written for piano. But this orchestration by Maurice Ravel, commissioned in 1922 by conductor Serge Koussevitzky, remains the most frequently played in concert. It is a virtuoso demonstration of Ravel’s subtle mastery orchestral color, in perfect affinity with Mussorgsky's genius.
After the initial promenade introduced by the trumpet, the listener is confronted by a grinning and even demonic portrait of a twisted and convulsive Gnomus, shrieking and claudicating (in this picture, Hartmann had a drafted nutcracker in the shape of a Gnome).
A second promenade, softer than the first and led by the horn, takes the listener to the to the gate of the Vecchio Castello (the Old Castle) whose theme is the nostalgic and elegiac singing of the bassoon and the saxophone - the voice of a troubadour singing of old chivalric legends of the place.
A third promenade, brighter, introduces the Tuileries in Paris, where young children play. Here Mussorgsky wrote one of his most dreamlike scores on the theme of childhood, light and carefree.
No transition to the Bydlo, a Polish oxcart pulled by heavy animals with the bassoon, tuba and strings evoking the slow and laborious movement represented in this picture.
Then comes a fourth version of the promenade, but this time in the high register of the woodwinds and strings, and, just at the end, prematurely catching a glimpse of the next picture, the Ballet of chicks in their shells. This comical music reflects a sketch for children’s costumes in the form of large eggs, with only the head, arms and legs of the child dancers emerging from the shells, like chicks hatching and dancing.
With an old Jewish melody, Mussorgsky then addresses the double portrait of two men: Samuel Goldenberg and Shmuyle. Based on two separate portraits by Hartmann, one is rich and arrogant, the other poor and pathetic with plaintive and intrusive repeated notes in the trumpet, ... Mussorgsky seems to imagine them meeting, having a brief discussion, and then abruptly going their separate ways.
Then the open the market of Limoges, a teeming fresco with noisy merchants and vendors, gossiping crowds bustling with activity and commotion.
Suddenly, the entire orchestra plunges abruptly into the abyss of the gloomy Catacombs, a dark subterranean world with the terrifying sound of stern brass chords. Then, as if affected by feelings of great awe and reverence, the promenade music returns (Cum mortuis in lingua mortua) leading the listener gradually out of the Catacombs and into the light of day.
The delusions of Mussorgsky’s musical imagination reach a new high with the Hut on chicken feet, dwelling of the witch Baba-Yaga. Based on a drawing of a clock in the form of a hut on chicken feet, this sinister music is full of dark force and strong rhythm, and makes for a striking contrast with the sudden arrival, without transition, of the majestic music of the last picture - the Great Gate of Kiev.
This picture is part of the plans for a great gate for he city of Kiev, which were commissioned in 1866, but the gate itself was never actually built. Hartmann had designed it in the old Russian architectural style, with a dome in the form of a Slavic war helmet and a bell tower.
Towards the end, the promenade music returns, now in grandiose and epic form, as if bringing the visitor back to himself and leading him out of the exposition, with the memory all of the sensations of the pictures, and concluding with an immense peal of chiming orchestral sound.